Photo Toulouse, nuit de novembre 2000
Revisitation du Perdu
Il
de sa main
L'envisage
gisante et vive
de la pulpe des doigts
du galbe
parfait de l'ongle
d'une allonge de phalange
d'une paume
attendrie
d'un attouchement
de tout l'Etre
ô regard décillé
dessin affiné
des lèvres
de l'arête du nez
ô chevelure
de blondeur ourlée
où
le masque de la Bête
vient se défaire
poème de Claude Barrère, août 2005
La pratique et l'offre photographiques se sont aujour'hui banalisées : mais qu'en est-il d'une éducation du regard susceptible d'accompagner au mieux ce phénomène public, pour faire du passant sursaturé d'images un regardeur en éveil, un amateur plus averti ?
En effet, à bien considérer "ce qui fait arrêt" et fascination devant telle ou telle photographie, comment ne pas interroger, en amont du clic, la qualité du regard-opérateur qui l'a portée jusque-là, prise dans ce lent murissement d'une geste artistique singulière, nourrie d'attente et de veille...et trouvant en cet instant même à s'actualiser, avant que de s'évanouir, presque souvenir déjà.
C'est de cette frontière, de cette indécidable et désirable frontière, que nous entretient l'oeuvre de Jean-Luc Douat. Prenant appui sur un subtil travail de noir et blanc, déclinant à l'envi ombres et lumières, elle excelle à jouer du paradoxe qui vient associer rigueur des lignes et sfumato ambiant. De cette qualité d'éclairement peut naître alors une intériorité sensible, apte à habiter l'espace nu et froid des modernités urbaines.
Et si l'humaine solitude semble s'y chercher quelque place, la présence, elle, s'y trouve sans cesse magnifiée par le pur linéament à contre jour de corps silhouettés.
Et si une certaine mélancolie de l'âge s'y invite, il n'est, encore et toujours, que de se laisser captiver par les fréquents retours de l'artiste sur l'enfance pour parachever, en toute tendresse et innocence, l'effet d'humanité.
Mais approchez-vous des photoraphies de Jean-Luc Douat...leurs "lignes de fuite" ne peuvent que venir à votre rencontre...visant au coeur et à l'émotion...pour finir par impressionner durablement le film de la vie !
Claude Barrère (novembre 2012)
Prolonger...
visualiser ses émotions...
les soulager...
leur donner corps...
Chercher...
hors du temps...
à travers soi et les autres...
la distance et la proximité...
Se perdre...
sans s'isoler...
entre ombre et lumière...
dans la ligne...
...se retrouver...